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Vous habitez une villa qui porte le nom d'une célébrité du monde scientifique :
- Villa 2 : André Ampère
- Villa 4 : Pierre & Marie Curie
- Villa 6 : Antoine Laurent Lavoisier
- Villa 8 : Gaspard Monge
- Villa 10 : Louis Pasteur
si vous voulez en savoir plus, leurs biographies sont ici rassemblées...
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André-Marie AMPERE
Inventeur, Physicien et Scientifique (Français)
Né à Lyon le 20 janvier 1775 Décédé à Marseille le 10 juin 1836 (à l'âge de 61 ans)
en 1869 son cercueil sera transféré au cimetière de Montmartre
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Physicien et chimiste français, il est né à Lyon, le 20 janvier 1775, et fut le fondateur de l'électromagnétisme. Fils d'un juge de paix lyonnais guillotiné sous la Révolution, André-Marie Ampère mène une brillante carrière scientifique : titulaire de la chaire de mécanique à l'École polytechnique en 1809, il est élu à l'Académie des sciences en 1814, puis à la chaire de physique du Collège de France en 1824. En 1820, Ampère assiste à une reconstitution de la célèbre expérience du danois Ørsted (1819), où une aiguille aimantée se trouve déviée au voisinage d'un courant électrique. Arago reproduit cette expérience devant l'Académie quelques temps plus tard. Ampère se penche alors sur ce phénomène et, en une semaine, en trouve l'explication. Il découvre ensuite la source des actions magnétiques dans un courant, étudie les actions réciproques des aimants et démontre que deux courants fermés agissent l'un sur l'autre.
Il est également le précurseur de la théorie électronique de la matière en émettant l'hypothèse de l'existence du courant particulaire. Observant que le courant électrique crée des effets similaires à ceux d'un aimant, celui que Maxwell appelait le "Newton de l'électricité" jette alors les bases d'une discipline nouvelle, l'électromagnétisme, et en donne les premières formulations mathématiques.
Il montre également que deux courants peuvent agir l'un sur l'autre, fondant ainsi l'électrodynamique Tous ces résultats sont publiés dans son ouvrage Sur la théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques uniquement déduite de l'expérience (1827). Se basant sur ses théories, Ampère met également au point plusieurs appareils comme le galvanomètre, le télégraphe électrique et l'électroaimant.
Créateur du vocabulaire de l'électricité (il invente les termes de courant et de tension), Ampère apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands savants du XIXe siècle, père d'une branche entière de la physique. Mathématicien, physicien, Ampère est aussi chimiste: il est l'un des premiers à distinguer les atomes des molécules. Indépendamment d'Avogadro, il formule en 1814 la loi, dite parfois loi d'Avogadro-Ampère, selon laquelle tous les gaz, à volume égal et à pression égale, renferment le même nombre de molécules.
Ampère est aussi l'inventeur de nombreux dispositifs expérimentaux et d'appareils de mesure: la boussole astatique, dont le principe est à la base du galvanomètre, le solénoïde, le télégraphe électrique et, avec Arago, l'électroaimant. À la fin de sa vie, il s'intéresse à la philosophie des sciences. Mort pratiquement dans l'oubli, Ampère a laissé son nom à l'unité de courant électrique, l'ampère.
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Pierre CURIE
Physicien et scientifique (Français)
né à Paris 15 mai 1859 décédé à Paris 19 avril 1906 (à l'âge de 47 ans)
Marie Curie-Sklodowska
Physicienne et Scientifique (Polonaise)
Née à Varsovie le 07 novembre 1867 Décédée à Sallanches le 04 juillet 1934 (à l'âge de 66 ans)
leurs cendres sont transférées au Panthéon le jeudi 20 avril 1995 |
Pierre Curie
Né à Paris, Pierre Curie fait des études de sciences à la Sorbonne. En 1880, avec son frère Jacques, il observe qu'une pression exercée sur un cristal de quartz crée un potentiel électrique. Les frères baptisent ce phénomène piézoélectricité. En 1895, il épouse Marie Sklodowska, puis est nommé professeur à l'école de physique et de chimie de Paris. Ensemble, Pierre et Marie Curie se consacrent à l'étude du phénomène de radioactivité , et après de longs et de difficiles travaux, découvrent le polonium et le radium. En 1904, Pierre Curie est nommé professeur de physique à la Sorbonne et, en 1905, il est élu à l'Académie des sciences. Mais en avril 1906, il meurt, écrasé par une voiture à chevaux. Outre les travaux sur la radioactivité, Pierre Curie a étudié aussi les phénomènes physiques au point de vue de la symétrie.
Marie Curie-Sklodowska
Marya Salomea SKLODOWSKA, est née le 7 novembre 1867, à Varsovie en Pologne. Elle est la cinquième enfant d'une famille qui compte déjà trois filles. Son père, Wladislaw et sa mère Bronislawa, sont tous les deux enseignants à Varsovie. En 1868, Wladislaw est nommé professeur et sous-inspecteur au gymnase ( nom donné à cette époque aux lycées) de la rue Nowolpiki. La famille déménage pour un logement de fonction. Mais l'occupation russe est de plus en plus écrasante: vexations, contrôles policiers, langue polonaise rigoureusement interdite. en septembre 1873, le directeur russe du gymnase, enlève à Wladislaw, son poste de sous-directeur, son logement de fonction et diminue son traitement de professeur. La gêne financière s'installe au foyer et pour survivre Wladislaw Slodowski accepte jusqu'à dix pensionnaires chez lui. L'une d'entre elles atteinte du typhus contamine Sofia, la sœur de Marya ainsi que sa mère. elles seront toutes les deux emportées par la maladie. Pour échapper au désespoir Marya s'accroche au travail, à la famille et à sa patrie opprimée.
Marya va donc au gymnase et reçoit, le 12 juin 1883 la médaille d'or. Elle a seize ans. Son père l'envoie alors en province, passer un an à la campagne, chez des parents qui l'hébergent en échange de quelques vagues leçons pour leurs enfants. Une année de détente que Marya n'oubliera jamais. Marya doit rentrer à Varsovie où son père la réclame. Elle donne alors des leçons d'arithmétique, de géométrie, de Français. Elle fréquente aussi "l' Université volante": Ce sont des cours d'anatomie, d'histoire naturelle, de sociologie donnés clandestinement par un groupe d'intellectuels polonais.
Une des sœurs de Marya, Bronia rêve d'étudier la médecine, mais il faudrait partir à l'étranger car en Pologne les femmes ne sont toujours pas admise à l'université. Par ailleurs Bronia n'a pas de quoi se payer ses études. C'est alors que Marya propose de se placer comme gouvernante dans une riche famille, et d'envoyer son salaire à Bronia. Quand celle-ci sera médecin, elle aidera à son tour Marya à financer ses études.
Marya devient ainsi institutrice et le restera pendant 5 ans. A la fin de 1890 Bronia, mariée à un étudiant Polonais, Casimir Dluski, écrit à sa sœur cadette pour lui proposer de l'accueil chez elle à Paris. Mais il lui faut trouver l'argent pour le voyage, et le passeport. Marya économise rouble par rouble et en septembre 1891 à 24 ans la jeune polonaise arrive enfin à Paris. Dès son arrivée fin septembre 1891 grâce à l'argent économisé en Pologne , elle s'inscrit à la Sorbonne et francise son prénom: désormais elle s'appelle Marie Sklodowska.
A la rentrée universitaire Marie suit les cours de professeurs prestigieux: Lippmann en physique, Paul Appell en mathématiques. Elle travaille avec acharnement pour se perfectionner en Français, en mathématiques et en physique. Mais il y a trop de bruits chez les Dlusky. Médecins tous deux, il reçoivent chez eux leurs clients pendant le jour et sont souvent dérangés la nuit. Sans compter que l'appartement est un lieu de rassemblement des Polonais de la capitale. Marie déménage alors dans une chambre de bonne à proximité de la Sorbonne.
En juillet 1893, Marie est reçue première à la licence de physique. Elle obtient alors une bourse du gouvernement Polonais qui va lui permettre de suivre une licence de Mathématiques et de commencer en même temps, dans le laboratoire du professeur Lippmann, des recherches sur les propriétés de certains aciers; mais il lui faut trouver de la place pour entreposer des minerais, des appareils de mesure. Au printemps 1894, le physicien Jozef Kowalski, Séjournant à Paris, lui présente Pierre Curie, physicien déjà célèbre à trente cinq ans.
Il peut lui procurer le local dont elle a besoin car il est professeur à l'école de Physique et chimie de Paris. Ils s'entendent immédiatement: même culte de la science, même goût passionné de la nature, même solidarité familiale. En juillet 1894 Marie est brillamment reçue seconde à la licence de mathématiques. Elle retourne alors dans son pays natal où elle songe à devenir professeur quant Pierre lui écrit, le 10 août 1894, pour lui demander de revenir à Paris. Ils se marient le 25 juillet 1895 à la mairie de Sceaux.
En cadeau de mariage, Pierre et Marie Curie reçoivent deux bicyclettes. Un moyen de transport qu'ils adoptent immédiatement. Pour leur voyage de noces, ils visiteront d'ailleurs l'île de France à bicyclette. Après ces vacances , Pierre enseigne à l'école de chimie, rue Lhomond tandis que Marie poursuit ses recherches scientifiques sur le propriétés magnétiques des aciers dans le laboratoire de son mari. Parallèlement, elle prépare le soir le concours d'agrégation de l'enseignement secondaire où elle est reçue première en juillet 1896.
Le 12 septembre 1897, voit la naissance de leur premier enfant, Irène. Mais la maternité n'arrête pas Marie: Elle veut faire une thèse ! Après la découverte des rayons X par Roëntgen, puis des rayons uraniques par Becquerel le monde scientifique est en effervescence. En octobre 1897, Marie Curie, agée de trente ans, choisit comme sujet de thèse l'étude des propriétés des rayons uraniques. elle examine systématiquement un grand nombre de composés chimiques et de minéraux, et découvre un élément radioactif inconnu. Aidée par Pierre, Marie s'efforce alors de découvrir les propriétés de cet élément. Elle découvre le polonium en juillet 1898, puis le radium en décembre de la même année.
Tandis qu'ils cherchent à obtenir du chlorure de radium, les découvertes scientifiques s'accélérent dans le monde entier: identification des émissions alpha, bêta, gamma, en Allemagne, découverte du radon et au canada, Rutherford, assisté du jeune et brillant Soddy montre que la radioactivité est une transmutation naturelle. Le 25 juin 1903, Marie soutient sa thèse titrée "Recherches sur les substances radioactives"; en novembre la médaille Davy lui est décernée par la Société Royale de Londres et le 10 décembre, les époux Curie reçoivent conjointement avec Henri Becquerel le prix Nobel de Physique. Cependant leurs ennuis de santé les empêchent d'aller recevoir le prix à Stockholm. Le 19 avril 1906, au début d'une après midi pluvieuse , Pierre Curie meurt écrasé par un fourgon à cheval. Marie reste seule.
Le premier mai 1906, Marie Curie est nommée chargée de cours à la Sorbonne dans la chaire de Physique occupée précédemment par son mari. Elle devient ainsi la première femme de France à accéder, dans l'enseignement supérieur, à un poste de professeur. A cette époque Lord kelvin, un ami de Pierre, met en doute, dans un article du "Times", le fait que le radium soit un nouvel élément. Se sentant visé par ces attaques Marie Curie, reprend ses travaux pour isoler , non seulement du chlorure de radium pur comme en 1902, mais le radium lui-même. C'est chose faite en 1910. Elle obtient le prix Nobel de chimie en 1911 et en 1914 elle crée l'institut du radium.
Le 1er août 1914, la France est envahie par les allemands. Marie comprend tout de suite qu'il faut utiliser les progrès de la science, et en particulier les rayons X, pour soigner les blessés, mais elle pense qu'il vaut mieux examiner ceux-ci sur le front plutôt que de les ramener, à l'arrière, en milieu hospitalier...
Elle équipe donc une voiture avec un appareil à rayon X, un médecin, un chauffeur-mécanicien et elle part sur le front des armées avec Irène, âgée de dix sept ans, comme assistante. Marie est alors nommée officiellement directrice du service radiologique de la croix rouge. D'autres voitures radiologiques entrent en service. Les équipes d'infirmières et de radiologistes s'étoffent. Des milliers de blessés ont ainsi été secourus. La paix retrouvée, Marie rédige un ouvrage sur "la radioactivité et la guerre" montrant l'ampleur que peuvent prendre, dans certaines circonstances, des applications inattendues de découvertes, initialement, purement scientifiques.
En mai 1920, Marie Curie accorde une interview à une célèbre journaliste américaine, Marie Mattingley Meloney. Marie lui explique alors ses manques de crédits, d'équipements de personnel. Elle sait qu'en Amérique il existe environ cinquante grammes de radium quand la France n'en possède qu'un seul. La journaliste décide alors d'aider Marie Curie. Elle veut convaincre les femmes américaines fortunées, de permettre à à la scientifique d'acquérir le radium dont elle a besoin. Elle va lancer une énorme campagne de Presse en Faveur de La célèbre savante Française. Mais il faudra que Marie accepte d'aller aux États Unis. Au début du mois de Mai 1921 elle part avec ses deux filles, Irène et Eve. L'arrivée à New York est triomphale. Ce voyage est aussi un succès financier car il a valu à Marie non seulement de l'argent mais aussi des minerais précieux , du matériel, de nombreux équipements scientifiques.
La chercheuse est devenue un symbole international, investit d'une mission de rayonnement scientifique et elle comprend qu'elle ne doit plus s'isoler dans son laboratoire. Désormais elle fait de nombreux voyages, participe à des congrès. Elle suit avec intérêt, les travaux de ses collaborateurs, et notamment ceux du Docteur Regaud qui dirige un prestigieux centre de radiothérapie et de curiethérapie pour le traitement des tumeurs.
Cependant Marie sait- et elle le déplore- que contrairement à ce qui se passe à l'institut du radium (crée en1914), des corps radioactifs sont utilisés sans précaution par des médecins ignorants et par des fabricants de médicaments ou de produits de beauté. Elle n'y peut rien car en ne prenant aucun brevet pour ses découvertes, elle les a données une fois pour toute au monde... qui les utilise dangereusement. Le 15 janvier 1934 Irène Curie et son mari Frédéric Joliot, en dignes successeurs de leur mère découvrent la radioactivité artificielle. Quelques temps après (4 juillet 1934) Marie Curie meurt des suite d'une leucémie.
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Antoine Laurent LAVOISIER
Chimiste et Scientifique (Français)
Né à Paris le 26 août 1743 Décédé à Paris le 08 mai 1794 (à l'âge de 50 ans) |
La légende veut qu’Antoine Laurent de Lavoisier soit le père de la chimie moderne et que l’alchimie fut balayée par ses travaux. Elle fait de lui un homme solitaire menant une révolution scientifique face à une institution unie contre lui et l’auteur de la fameuse loi " rien se perd, rien ne se crée ". Pourtant, s’il est bien à l’origine de la chute de la théorie du phlogistique, il semble peu probable qu’il soit l’auteur de la " loi de Lavoisier ". De plus, d’après certains historiens, il apparaît plutôt comme un savant bien établi dans la communauté scientifique où il a, évidemment, des alliés et des ennemis. Il n’en reste pas moins que les travaux de Lavoisier furent d’une grande importance dans l’histoire de la chimie. Né en 1743 à Paris, Antoine Laurent de Lavoisier est le fils d’un procureur au Parlement. Ayant perdu sa mère très tôt, il est élevé, ainsi que sa jeune sœur, par sa grand-mère maternelle puis par sa tante restée célibataire. Il poursuit ses études au collège Mazarin, où il obtient en 1760 un prix de discours français au concours général. Puis il s’inscrit à la faculté de droit et, après avoir décroché sa licence en 1764, entame sa carrière au Barreau de Paris.
Pourtant, il s’intéresse beaucoup aux sciences, fréquentant le laboratoire de chimie de Guillaume Rouelle, suivant les cours de mathématiques et d’astronomie de l’abbé Nicolas Lois de la Caille et assistant aux conférences de Bernard de Jussieu. De plus en plus attiré par les disciplines scientifiques, le jeune avocat décide d’accompagner le naturaliste Jean Guettard dans ses voyages autour de Paris afin de dresser l’Atlas minéralogique de la France. A 23 ans, il remporte une médaille d’or de l’Académie des sciences et en est élu membre dès 1768.
Malgré sa passion pour les sciences, Lavoisier devient l’adjoint du fermier général Badons. Il épouse en 1771 la fille d’un de ses collègues et devient huit ans plus tard fermier général. Entre temps, Lavoisier est nommé régisseur des poudres et salpêtres. Résidant à l’Arsenal, il fait étudier à la poudrerie d’Essonnes l’amélioration des poudres et réussit à quintupler la production de salpêtre grâce au développement des nitrières artificielles.
C’est dans son laboratoire de l’Arsenal que Lavoisier entreprend ses premières expériences en chimie. Introduisant l’usage systématique de la balance, il entame des travaux sur la combustion dès 1774. Cette année-là, il calcine de l’étain dans un vase clos et constate que la masse globale reste constante. Trois ans plus tard, il réitère son expérience avec du mercure. Restée célèbre dans les annales de la chimie, cette expérience lui permet de faire l’analyse de l’air, d’identifier l’oxygène et l’azote et de reconstituer l’air à partir de ces deux éléments. Il montre aussi, à l’instar de Cavendish, que l’eau est obtenue par combustion de l’hydrogène et qu’elle ne constitue donc pas un élément. Il établit de même la composition du gaz carbonique dès 1781, grâce à ses travaux sur le diamant.
Physicien, Lavoisier est l’auteur, avec Laplace, d’une étude sur la dilatation des solides. Ses recherches lui permettent aussi de donner diverses mesures de chaleurs massiques et de chaleurs de réactions chimiques. Enfin, il s’intéresse à la chimie appliquée à la biologie et montre que la chaleur animale provient d’une combustion mettant en jeu le carbone et l’hydrogène.
Lavoisier s’attache également à modifier les nomenclatures chimiques. En effet, la chimie est alors émaillée de termes colorés, complexes et peu rigoureux. Safran de Mars, fleur de bismuth, beurre d’arsenic, kermès minéral, cristaux de Lune sont autant de noms difficiles à utiliser et qui ne reflètent pas la réalité des substances qu’ils définissent. De plus, une seule substance peut porter plusieurs noms ou, au contraire, un même nom peut désigner des substances distinctes. Déjà le chimiste Guyton de Morveau propose en 1777 de ne plus employer de phrases mais seulement des mots conformes à la nature des choses. A la fin de 1786, il s’installe chez Lavoisier et les deux hommes se lancent dans un projet de réforme de la nomenclature. La Méthode de nomenclature chimique est présentée à l’Académie en juin 1787 et signée de quatre noms : Lavoisier, Guyton de Morveau, Fourcroy et Berthollet. Elle se présente sous la forme de trois mémoires avec deux dictionnaires de synonymes. La nouvelle nomenclature se fonde sur la distinction entre corps simple et composé et introduit un certain nombre de termes comme sulfates, acétates et borates afin de désigner les sels. Elle abandonne également le terme de phlogistique. L’ensemble des chimistes se ralliera alors à cette nouvelle nomenclature et par-là même à la doctrine anti-phlogistique de Lavoisier.
Publié en 1789, le Traité élémentaire de chimie expose la nouvelle nomenclature chimique élaborée deux ans plus tôt et participe de l’enseignement de la chimie au profane. Avec ce traité, Lavoisier désire, d’une part, présenter l’ensemble de la chimie en un tableau exhaustif et d’autre part, fixer la révolution chimique en formant de nouveaux chimistes.
En ces temps révolutionnaires, Lavoisier partage l’enthousiasme populaire. Député suppléant aux Etats Généraux de 1789, il devient l’année suivante membre de la commission pour l’établissement d’un nouveau système de poids et mesures. Mais en 1793, après avoir supprimé l’Académie, la Convention impose l’arrestation de tous les fermiers généraux et Lavoisier se constitue prisonnier. Il est alors envoyé devant le Tribunal révolutionnaire et le 8 mai 1794, il est condamné à mort puis guillotiné. Le mathématicien Joseph Louis Lagrange (1736-1813) dira le lendemain : " il ne leur a fallu qu’un moment pour faire tomber cette tête et cent années peut-être ne suffiront pas pour en reproduire une semblable."
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Gaspard MONGE - Comte de Péluse
Mathématicien, Géomètre et Scientifique (Français)
Né à Beaune le 9 mai 1746 Décédé le 28 juillet 1818 (à l'âge de 72 ans)
ses cendres sont transférées au Panthéon en 1989 à l'occasion du bicentenaire de la Révolution |
Gaspard Monge fut un très brillant géomètre, à qui on doit la création de l'école Polytechnique, et qui est aussi connu pour son rôle pendant la Révolution. Gaspard Monge est né le 9 mai 1746, à Beaune, où son père était marchand. Il fait d'excellentes études chez les oratoriens (des membres d'une certaine société cléricale), puis à Lyon. Auteur d'un plan de sa ville natale, il est remarqué par l'état-major de l'école du génie de Mézières, où le mathématicien Bossut enseigne. Monge est de trop modeste origine pour être admis comme élève dans cette école, mais il s'y fait employer comme dessinateur. Ses talents de géomètre ne tardent pas à s'exprimer, et Monge invente une méthode graphique originale et élégante afin de définir le plan d'une fortification "imprenable" par les ennemis, quelque soit leur position.
Son génie mathématique reconnu, Monge enseigne les mathématiques à Mézières à compter de 1766, au départ de Bossut. Il s'investira beaucoup dans cette tâche, pendant presque 20 ans. Il poursuit ses recherches, présentant plusieurs mémoires à l'Académie des sciences, concernant la géométrie différentielle, la géométrie descriptive, le calcul des variations, la combinatoire. En 1777, il épouse Catherine Huart, qui possède une forgerie, et par son intermédiaire, il s'intéresse de très près à la métallurgie. C'est un des traits caractéristiques de Monge : jamais il ne s'est limité aux mathématiques dites "académiques", gardant toujours un intérêt pour le côté pratique, technique, et même artistique des choses.
Après avoir été élu associé géomètre à l'Académie des sciences, puis avoir obtenu un poste d'examinateur à l'Ecole Navale, Monge doit renoncer à enseigner à Mézières en 1784. A cette époque, il s'intéresse moins aux mathématiques, participe à des travaux avec des chimistes autour de Lavoisier, étudie des phénomènes météorologiques...
La Révolution va bouleverser la vie de Monge. Scientifique érudit et écouté, il soutient ardemment les événements révolutionnaires. Au lendemain de la chute du roi, en septembre 1792, il est nommé ministre de la marine. Malheureusement, cette expérience, comme celle de Laplace quelques années plus tard, ne fut guère concluante, et il démissionne le 8 avril 1793. Revenu à la vie civile, il s'intéresse à l'armement, rédigeant et enseignant de nouvelles méthodes de fabrication de poudre à canon. Son autre préoccupation est la création de l'Ecole Centrale des Travaux Publics, la future Ecole Polytechnique. Les savants les plus prestigieux y enseigneront les matières actuelles. Monge y donnera de 1794 à 1809 (avec une interruption de 4 ans) des cours d'analyse et de géométrie descriptive, et sera même un temps directeur de l'école.
En 1796, il part en mission en Italie (en fait, il s'agit de repérer les richesses culturelles que les dernières conquêtes permettent de ramener en France), et il y rencontre Napoléon Bonaparte, auquel il vouera une admiration et une amitié sans borne. En 1798, il rejoint les expéditions napoléoniennes en Egypte (au côté des mathématiciens Fourier et Malus), alors que celles-ci rencontrent des succès (Malte, Alexandrie). Mais après la destruction de la flotte napoléonienne par celle de Nelson dans la bataille du détroit du Nil en août 1798, Napoléon et son armée se voient confiner dans les pays qu'ils viennent de conquérir. Monge en profite pour mettre en place l'Institut d'Egypte au Caire, et mettre la dernière touche à son traité Application de l'analyse à la géométrie.
Il accompagne Napoléon dans son périlleux retour vers Paris en 1799. Lorsque ce dernier s'arroge les pleins pouvoirs, Monge oublie ses visions républicaines, et sert aveuglément l'Empereur dictateur. En retour, il est nommé sénateur, grand officier de la légion d'honneur, Comte de Péluse. Sa santé décline peu à peu, et l'oblige à arrêter ses enseignements. Quand les défaites de Napoléon s'enchaînent jusqu'à celle de Waterloo en 1815, Monge assiste impuissant à la chute de l'empereur, fuyant un temps Paris. Peu de temps après la Restauration, il est chassé brutalement de l'Institut, où il est remplacé par le royaliste Cauchy. Monge n'a alors plus guère d'activité, sa santé mentale et intellectuelle ne lui permettant plus d'ailleurs. Il décède le 28 juillet 1818.
A l'occasion du bicentenaire de la Révolution, en 1789, les restes de Monge furent transférés au Panthéon.
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Louis PASTEUR
Biologiste, Chimiste, Microbiologiste et Scientifique (Français)
Né à Dole le 27 décembre 1822 Décédé à Villeneuve-l'Etang le 28 septembre 1895 (à l'âge de 72 ans)
Bien que le gouvernement français lui ait réservé le Panthéon, la famille obtint l'autorisation qu'il soit inhumé dans son Institut : au sous-sol de l'appartement une crypte fut aménagée pour abriter son tombeau/ |
Pasteur a obéi toute sa vie à l’idéal le plus pur, à un idéal supérieur de science. L’avenir le rangera dans la radieuse lignée des apôtres du bien et de la vérité. " C’est avec ces mots que Poincaré accompagne la dépouille mortelle de Louis Pasteur, en ce 5 octobre 1895. La France pleure alors un de ses plus grands scientifiques. Né le 27 décembre 1822, Louis Pasteur fréquente l’école puis le collège d’Arbois. Elève doué, il s’installe en octobre 1838 dans une pension du Quartier Latin qui prépare à l’entrée à l’Ecole Normale. Mais le jeune homme supporte difficilement cette nouvelle vie et rentre à Arbois pour y finir sa rhétorique et poursuivre ses études au collège royal de Besançon. Il est bachelier ès lettres en 1840 puis passe l’option qui lui permet d’obtenir le baccalauréat ès mathématiques deux ans plus tard. Conforté par ses réussites scolaires, Pasteur s’installe de nouveau à Paris et est reçu quatrième au concours de l’Ecole Normale Supérieure en 1843.
Il passe alors ses dimanche après-midi avec le préparateur du célèbre chimiste Jean-Baptiste Dumas. Il y acquiert de nombreuses connaissances tant en chimie qu’en physique et en cristallographie. Il soutiendra d’ailleurs deux thèses en 1847, l’une en chimie et l’autre en physique. Ses recherches se portent alors sur la polarisation de la lumière par les cristaux. Il découvre que certains cristaux de structures identiques ne dévient pas la lumière de la même façon. Certains la dévient vers la droite, d’autres vers la gauche. Pasteur vient de mettre en évidence l’isomérie.
Après avoir enseigné à Dijon puis à Strasbourg, Pasteur est nommé professeur et doyen de la nouvelle faculté des sciences de Lille. Il y établit de nombreuses relations avec l’industrie et fait une découverte capitale : les levures sont des êtres vivants à part entière responsables de la fermentation et non des sous-produits de celle-ci, comme de nombreux chimistes le croient. En octobre 1857, Pasteur devient administrateur de l’Ecole Normale Supérieure et directeur des études scientifiques.
Il demande alors la mise à sa disposition d’une partie du grenier de l’école afin d’y installer son propre laboratoire et de pouvoir multiplier les conditions d’expériences. Il y poursuit ses études sur la fermentation pendant trois ans et écrit un opuscule sur les causes de la fermentation butyrique. Mais depuis 1858, Pasteur est en bute aux partisans de la génération spontanée et plus particulièrement à Félix Archimède Pouchet. Ce naturaliste rouennais communique une note à l’Académie des Sciences en décembre 1858 sur des proto-organismes nés spontanément dans l’air. Pasteur lui réplique aussitôt qu’il a tort. Pendant six ans les expériences dans les caves, sur les sommets des montagnes et les glaciers, les conférences et les articles se succèdent. Chaque partie refuse d’admettre les arguments de l’autre. Mais le 7 avril 1864, Pasteur donne une conférence à la Sorbonne. Ses expériences conquièrent le public, la commission d’experts et les médias. Pouchet est vaincu et avec lui la thèse de la génération spontanée.
Pourtant, si Pasteur remporte de franc succès sur le terrain scientifique, il n’en va pas de même dans ses fonctions à l’Ecole Normale. Taxé d’autoritarisme, il se heurte à de nombreuses contestations et son poste est finalement supprimé. Il peut alors s’investir entièrement dans ses recherches. A partir de juin 1865, Pasteur passe quatre ans à Alès pour y étudier la maladie qui décime les élevages de vers à soie. Ses observations lui permettront d’identifier les papillons malades et ainsi de détruire leurs œufs avant que tout l’élevage ne soit infesté.
Après l’abdication de Napoléon III et la guerre contre la Prusse, Pasteur, fervent napoléonien, ne reprend que lentement ses recherches. Il entame une série d’études sur la bière et ses problèmes de fermentation.En 1875, après cinq ans d’expériences, il publie les Etudes sur la bière et les conseils aux brasseurs. L’année suivante, Pasteur est candidat aux élections sénatoriales. Mais son programme, basé sur la défense de l’enseignement supérieur et de la recherche, ne satisfait pas les électeurs et il est battu. Ce revers n’entame pourtant pas son enthousiasme et les deux années suivantes se révèlent fastes.
En Angleterre, un médecin voit apparaître des micro-organismes dans un flacon d’urine bouillie et protégée de l’atmosphère. Ces problèmes de contamination seront rapidement réglés par l’équipe de Pasteur qui met au point le filtre Chamberland (un filtre en porcelaine qui retient les germes de l’eau), l’autoclave et le flambage des vases. En Allemagne, Robert Koch prouve par ses expériences qu’un type donné de microbe provoque un certain type de maladie. La découverte du staphylocoque par Pasteur suivra. Pendant six ans, le Français et l’Allemand étudient les maladies et leurs microbes. Les techniques permettant la culture pure des micro-organismes se perfectionnent. Koch développe la culture sur des milieux artificiels, technique dont la maîtrise échappe encore à Pasteur. Ce dernier s’intéresse donc plus aux maladies qu’il peut cultiver sur des organes : charbon des moutons, choléra des poules, rage des chiens.
En été 1879, Pasteur et ses collaborateurs, Roux et Duclaux, découvrent que les cultures vieillies du microbe du choléra injectées aux poules ne déclenchent pas la maladie. De plus, elles résistent à de nouvelles infections. Par ailleurs, Chamberland et Roux testent les effets de la chaleur sur la virulence des microbes du charbon et la durée de cet effet. Leurs résultats sont particulièrement probants et une démonstration est organisée. Le 5 mai 1881, un troupeau de moutons est vacciné. Le 2 juin, les résultats sont là : un véritable succès.
Pasteur a débuté ses recherches sur la rage en 1880, à la mort d’un enfant à l’hôpital Sainte-Eugénie. Mais alors que l’étude de la virulence de la maladie avance, l’agent pathogène lui échappe encore. Il semble pourtant que la moelle infectée et desséchée protège de la maladie. Le 6 juin 1885, Pasteur reçoit la visite de Marie-Angélique Meister dont le fils Joseph a été mordu par un chien soupçonné de porter la rage.
Il commence les injections et trois mois plus tard, l’enfant sauvé, Pasteur présente ses travaux à l’Académie des Sciences qui lui offre un accueil enthousiaste. Le 1er mars 1886, sur 350 personnes vaccinées, une seule est décédée. L’Académie propose alors de créer un établissement destiné à traiter la rage après morsure. L’Institut Pasteur naît en 1888. Outil de recherche, de formation et de soins, l’établissement s’exporte rapidement en Australie et au Viétnam. Pasteur restera à la tête de l’Institut jusqu’à sa mort, le 28 septembre 1895.
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